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11.01.2017 Caloporteurs

Pourquoi les industriels s’orientent-ils de plus en plus vers des nouveaux caloporteurs à base de ressources renouvelables?

Démarche et enjeux pour les industries


Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots pourquoi vous avez développé des caloporteurs issus d’une démarche écologique ?

G. A. : Nous sommes toujours à l’affût des nouvelles avancées technologiques et nous faisons en permanence des recherches bibliophiles ou universitaires pour nous tenir informés. La synergie des activités du Groupe Dehon et les informations recueillies sur le terrain nous ont amenés à travailler sur l’affranchissement des ressources fossiles, base des caloporteurs habituellement utilisés. Le premier développement s’est porté sur la matière première « betaïne » il y a près de 15 ans avec le lancement du caloporteur Thermera -15°C et -35°C en Europe du Nord, zone plus sensibilisée à l’époque à la notion d’écologie.

Avec ce produit, nous répondions aux besoins usuels des domaines d’applications de la réfrigération et de la climatisation mais il était impossible d’élargir les régimes de fonctionnement face à une demande grandissante du marché. Nous avons poursuivi nos recherches et le travail de formulation sur le 1,3-propanediol bio-sourcé, matière première renouvelable d’origine végétale, a répondu à nos attentes.

Pourquoi les industries sont-elles de plus en plus friandes de ces nouveaux caloporteurs dans leur process de réfrigération industrielle ?


G. A. : Il y a trois raisons majeures à cet engouement vers des produits issus d’une démarche écologique : le contexte environnemental, socio-économique et les réglementations et normes mises en place ces dernières années.

Plus précisément,…
G. A. : Le renforcement de la réglementation a fortement incité les industriels à définir une politique de développement durable au sein de leur unité. L’industrie frigorifique a été d’autant plus touchée par les directives consécutives au protocole de Montréal et aux accords de Kyoto sur l’utilisation des fluides frigorigènes. Les industriels ont ainsi mis en oeuvre de plus en plus de systèmes dits indirects pour confiner l’unité de production de froid dans la salle des machines et transporter la puissance frigorifique transmise au caloporteur vers les postes de froid. Cela présente plusieurs avantages : réduction de la charge en fluide frigorigène ; diminution des risques de fuite et réduction de l’impact direct sur l’environnement ; élargissement de la gamme de choix du fluide frigorigène et amélioration de la sécurité en cas d’usage de fluides dangereux (inflammables /toxiques) ; simplification de la régulation de fonctionnement de l’installation et de sa transformation. Parallèlement, l’Organisation Internationale de Normalisation (ISO) a élaboré des normes qui aident les organisations à adopter une approche proactive de la gestion des questions environnementales (ISO 14000) et du management de l’energie (ISO 50001).

Les caloporteurs « écologiques » sont-ils aussi porteurs dans d’autres secteurs d’activités ?

G. A. : Comme je le mentionnais au début de cet interview, avec notre nouvelle formulation à base de 1,3-propanediol bio-sourcé, nous avons réussi à élargir les plages de fonctionnement du caloporteur et de ce fait, ouvrir de nouveaux champs d’applications jusqu’alors inaccessibles. Pour l’industrie du froid, le fait de descendre à -55°C avec un caloporteur non toxique à faible viscosité apporte une meilleure efficacité énergétique, et permet une solution intéressante notamment pour les process industriels et l’agro-alimentaire.

Nous avons aussi approfondi nos recherches pour répondre à une problématique des constructeurs des équipements solaires thermiques, à savoir : avoir un caloporteur stable à haute température (< à 200°C), protégeant les installations contre le gel, et évitant la corrosion. En offrant un caloporteur d’origine végétale agréé par le Ministère de la Santé française (ANSES) pour le traitement thermique en simple échange des eaux destinées à la consommation humaine, avec des inhibiteurs de corrosion organiques et des propriétés bactériostatiques, nous nous inscrivons pleinement dans la transition écologique et énergétique de demain.

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Gérard Abidh
Responsable Recherche & Développement Climalife